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II. Destin d’un paléontologue >>
I. Rencontre avec Édouard Lartet
Brève BIOGRAPHIE d’Édouard LARTET
Édouard Lartet est un jeune avocat seissanais passionné de paléontologie et géologie.
Né le 15 avril 1801 à Castelnau-Barbarens, il est un excellent élève au Lycée Impérial d’Auch où il reçoit les félicitations de Napoléon en 1808 lors de son passage dans la ville. Il obtient son bac à 18 ans. Après des études de droit à Toulouse où il passe sa licence en 1820, il séjourne quelque temps à Paris ; il s’intéresse aux sciences naturelles et se nourrit particulièrement des travaux de Cuvier. De retour dans son domaine familial dans le Gers à Ornézan, il exerce quelques années en tant qu’avocat. Sa passion pour la paléontologie et la géologie est d’abord un loisir, pour ensuite devenir rapidement un passetemps quotidien.
Il découvre le gisement paléontologique de Sansan en 1834. La découverte à Sansan de plus de 90 espèces de mammifères et de reptiles, puis de la célèbre mâchoire de singe lui permettra d’acquérir une véritable renommée dans la sphère paléontologique et scientifique.
Il fouille également d’autres sites notamment en Ariège, Haute-Garonne et certains sites majeurs du Périgord. Ses fouilles à Massat et à Aurignac contribuent à démontrer la contemporanéité de l’Homme avec des espèces animales disparues. Ses découvertes dans le Périgord (site de Le Moustier, Laugerie Basse, la Madeleine,…) apportent une preuve décisive de l’existence d’un art préhistorique.
En 1869, il est nommé professeur de paléontologie au Muséum National d’Histoire Naturelle, mais, affaibli par la maladie, il retourne dans sa région natale et meurt le 29 janvier 1871 à Seissan, avant d’avoir inauguré son enseignement.
Son fils Louis Lartet effectuera lui aussi des recherches et découvrira notamment le célèbre Homme de Cro-Magnon aux Eyzies-de-Tayac (Dordogne).
Édouard Lartet
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BIOGRAPHIE enrichie d’Édouard LARTET
Édouard Lartet, l’enfant du pays
Édouard Amant Isidore Hippolyte Lartet naît le 15 mai 1801 dans la paroisse de Saint Guiraud, aujourd’hui commune de Castelnau Barbarens (Gers). Excellent élève au Lycée Impérial d’Auch, il reçoit les félicitations de Napoléon en 1808 lors de son passage dans cette ville. Il est bachelier à 18 ans. Après des études de droit à Toulouse où il obtient une licence en 1820, puis un très court séjour à Paris, il s’intéresse aux sciences naturelles et suit des cours au Collège de France. Il se nourrit en particulier des travaux de Cuvier. De retour dans le Gers à Ornézan, il dirige le domaine familial et exerce quelques années en tant qu’avocat. Il consacre d’abord ses loisirs, puis tout son temps grâce à ses rentes, à sa passion pour la paléontologie et la géologie. En 1840 il épouse Léonnie Barrère dont il aura un fils Louis.
Sansan ou la révélation de sa véritable vocation
En 1833 en paiement de conseils juridiques, le berger Joseph Debat lui donne une dent de mastodonte provenant du lieu-dit « au camp de los hossos » car les labours de ce champ font apparaître des morceaux d’os. E. Lartet se rend sur le site et entreprend des fouilles qui livrent très rapidement quantité de fossiles et découvre alors, le gisement tertiaire de Sansan. Dès 1834, il communique le résultat de ses travaux à la Société géologique de France. Modeste, il s’excuse d’utiliser « quelques termes scientifiques sans en connaître toute la portée », arguant que « les débris organiques [sont] un sujet tout à fait étranger à [ses] études primaires ».
En réalité, Lartet, lors du stage d’avoué qu’il avait effectué à Paris, s’était formé auprès ses maîtres du Muséum national à une discipline alors naissante. Il avait acheté et revendu, sur son modeste budget d’étudiant, les ouvrages traitant de ce sujet, et consacré tous ses loisirs à l’étude de la littérature et des sciences. Ses travaux ont immédiatement un grand retentissement et François Guizot, ministre de l’Instruction Publique, lui octroie des crédits pour fouiller le gisement.
En 1836 il découvre à Sansan la mâchoire du premier grand singe fossile, le Pliopithecus antiquus, espèce qu’il décrit en 1837. Cette découverte va à l’encontre de la théorie fixiste de Georges Cuvier, mort trois années auparavant, qui avait affirmé que les singes fossiles ne pouvaient pas exister. Une commission d’enquête est nommée, présidée par Henri-Marie Ducrotay de Blainville qui a succédé à Cuvier à la chaire d’anatomie comparée du Muséum national d’histoire naturelle à Paris et elle confirme la découverte.
Pour Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, c’est la confirmation des théories de l’évolution qui avaient opposé Cuvier et son père Étienne Geoffroy Saint-Hilaire : « La découverte de la mâchoire fossile de singe de M. Lartet me parait appelée à commencer une ère nouvelle du savoir humanitaire ». Lartet se permet d’affirmer que « l’existence paléontologique de l’homme est une supposition qui n’a rien d’invraisemblable », ouvrant ainsi la recherche de l’homme fossile. Pendant une dizaine d’années, Lartet continue à étudier le site de Sansan. Il affronte l’administration pour obtenir des fonds, jusqu’à ce que le site soit acheté par l’État en Juin 1849.
Les fouilles continueront à Sansan après Lartet. Des campagnes de fouilles se succèderont jusque dans les années 1990.
Édouard Lartet, le Paléontologue et Préhistorien
L’activité paléontologique de Lartet ne s’arrête pas au seul gisement de Sansan. En 1856 il publie notamment un article sur un primate découvert près de Saint Gaudens, Dryopithecus fontani, qui prendra place pendant quelque temps dans l’ascendance de l’homme et collabore avec Albert Gaudry à l’étude des faunes de Pikermi, en Grèce, et travaille sur le groupe de la famille des éléphants, les Proboscidiens. Il mènera également d’autres fouilles sur des sites du Gers à Simorre, Tournan, Villefranche d’Astarac et Lombez.
Dans les années 1860, les centres d’intérêt d’Édouard Lartet se tournent vers la paléontologie humaine et la préhistoire. Il croit en effet, en l’existence d’un homme très ancien, d’époque tertiaire, et en recherche les preuves directes et indirectes. Alors que ne nombreux savants mettent en doute la contemporanéité des outils lithiques et des fossiles d’espèces disparues, Lartet démontre que de nombreux ossements portent des traces de découpe réalisées avec ces outils lithiques, maniés de main d’homme, prouvant l’ancienneté de l’Homme sur terre. Cependant Lartet se heurte aux convictions profondes d’Élie de Beaumont, secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences, qui refuse de publier son article, l’obligeant à faire paraître le résultat de ses travaux en Angleterre, puis en Suisse, avant qu’enfin ils soient diffusés en France, dans les Annales des sciences naturelles.
Entre temps, Édouard Lartet réalise ses propres fouilles. Il débute en 1860 par la grotte de Massat, en Ariège. Mais c’est avec l’abri d’Aurignac en Haute-Garonne, qu’il commence à explorer en octobre 1860, 18 ans après la découverte du site par un ouvrier terrassier nommé Bonnemaison, que Lartet va écrire une nouvelle page de la Préhistoire. Il y était venu attiré par les squelettes humains découverts par Bonnemaison, mais ceux-ci ont entretemps disparus (sans doute inhumés dans la fosse commune du cimetière paroissial). En dépit de cette déception, c’est en paléontologue avisé qu’il profite de ses travaux pour établir la première bio-chronologie relative de la période préhistorique. Il la divise en 4 ensembles, caractérisés par des animaux emblématiques, même s’il émet quelques réserves sur ces distinguos stratigraphiques : l’âge de l’ours des cavernes, l’âge de l’éléphant et du rhinocéros (du mammouth et du rhinocéros laineux), l’âge du renne et l’âge de l’auroch. Il faudra attendre les travaux de Gabriel de Mortillet et le développement de la typologie des outillages en pierre et en os pour dresser une vision plus précise de la chronologie préhistorique. Les observations de Lartet à Aurignac seront toutefois reprises ultérieurement et elles serviront notamment à l’abbé Breuil, en 1906, pour caractériser la première culture préhistorique du Paléolithique supérieur, l’Aurignacien.
Par la suite, Lartet, aux côtés de son ami et mécène britannique Henri Christy, oriente ses recherches à l’exploration autour des Eyzies-de-Tayac de la vallée de la Vézère, qui révèle au monde des sites majeurs comme Le Moustier, La Madeleine, Laugerie ou Gorge d’Enfer. En 1864 Lartet découvre dans l’abri de La Madeleine une des pièces majeures de l’art mobilier : une gravure de Mammouth sur un fragment de défense du même animal, preuve définitive que l’homme était bel et bien contemporain de certaines espèces disparues. En 1866, Henry Testot-Ferry et Adrien Arcelin, qui avaient découvert le site de la roche de Solutré, font appel à ses services pour les aider à valider un certain nombre d’hypothèses. Il se déplacera donc en Saône-et-Loire pour parcourir ce site d’importance et entretiendra une longue correspondance avec les deux hommes.
En 1867 il préside le Congrès International d’Archéologie et d’Anthropologie préhistorique.
En 1869 il est nommé professeur de paléontologie au Muséum national d’Histoire naturelle à Paris. Affaibli par la maladie, il retourne dans sa région natale et meurt à Seissan le 29 janvier 1871, avant d’avoir inauguré son enseignement.
L’héritage d’Édouard LARTET
Grâce à l’ensemble de ses découvertes et observations, Édouard Lartet sera à juste titre considéré comme l’un des principaux fondateurs de cette science nouvelle, la préhistoire, et les collections qu’il lègue à plusieurs institutions, dont le Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse, resteront longtemps des références incontournables.
Son fils Louis Lartet effectuera lui aussi des recherches et découvrira notamment le célèbre Homme de Cro-Magnon aux Eyzies-de-Tayac.
Hommages
Aujourd’hui, plusieurs villes honorent le souvenir d’Édouard Lartet : Auch, Castelnau Barbarens, Toulouse, Paris (la rue Édouard-Lartet dans le 12e arrondissement porte son nom depuis 1974), Seissan, Villeneuve-Tolosane et la ville de Gimont lui a dédié un collège
Sources : F. Duranthon, Ph. Gardère , d’après l’article publié dans : Le Muséum de Toulouse et l’invention de la préhistoire, Ed. du Muséum de Toulouse, 2010 – Hommage à Edouard Lartet, Société archéologique, Historique, Littéraire et Scientifique du Gers, 1971
Le Paléosite de Sansan est la propriété du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris.
Ouvert à la visite en 2018 par la Communauté de Communes Val de Gers, le sentier paléontologique
a été conçu avec le soutien de scientifiques du MNHN de Paris et de Toulouse.
Les fouilles sur le site sont actuellement arrêtées.
Ce projet a bénéficié du financement de l’Europe, de l’État et du Conseil Départemental du Gers. |